Depuis 2025, la France a renforcé son arsenal réglementaire face aux contaminants dits « émergents », parmi lesquels les PFAS et les alcaloïdes pyrrolizidiniques (AP). Cette démarche s’appuie sur la directive européenne 2020/2184 relative à la qualité de l’eau et sur le plan d’action interministériel PFAS de 2024. L’objectif ? Protéger la santé publique grâce à une approche scientifique et proactive.
Fondements et objectifs de la nouvelle loi ⚖️
La loi du 27 février 2025, complétée par l’instruction technique DGS/EA4/2025/22, fixe un cap basé sur le fait de détecter, maîtriser et réduire les expositions aux contaminants émergents dans l’eau et dans les denrées alimentaires. Dès janvier 2026, la limite de qualité pour la somme de 20 PFAS dans l’eau potable sera de 0,1 µg/L. Une norme stricte, mais nécessaire pour restaurer la confiance des consommateurs.
Toutes les parties prenantes sont mobilisées : ARS, préfectures, distributeurs d’eau, mais aussi les acteurs de l’alimentaire. Car la surveillance et la maîtrise de ces substances ne peuvent réussir que dans une dynamique collective.
PFAS : les « polluants éternels » sous surveillance ☢️
Persistants, mobiles et difficiles à éliminer, les PFAS inquiètent autant qu’ils fascinent par leur surnom : « polluants éternels ». La loi de 2025 interdit progressivement leur présence dans de nombreux produits, dès 2026 pour les cosmétiques, textiles et farts, et dès 2030 pour un spectre plus large.
Dans l’alimentaire, la vigilance est double : intégration des PFAS dans les plans HACCP, analyses ciblées sur les matières premières et mise à jour documentaire systématique. On comprend pourquoi certains professionnels parlent d’un véritable changement de culture sanitaire.
Alcaloïdes pyrrolizidiniques : des toxines naturelles mais redoutées ❌
Moins connues que les PFAS, les AP sont pourtant des toxines végétales capables de contaminer miel, tisanes ou encore céréales. Depuis 2022, des seuils très bas (1 µg/kg) s’appliquent à plusieurs denrées. Les entreprises doivent donc adapter leurs contrôles et intégrer ce risque naturel dans leur protocole HACCP.
Ce qui peut sembler anecdotique à première vue – une fleur parasite dans un champ – peut avoir un impact réel sur la sécurité des consommateurs. C’est tout l’enjeu de cette réglementation : penser aux détails invisibles mais essentiels.
Surveillance et gestion des non-conformités
La réglementation ne se contente pas de fixer des seuils : elle prévoit aussi les réponses. Dès qu’un dépassement est constaté, les ARS organisent une information immédiate des populations et renforcent les contrôles jusqu’au retour à la conformité.
En cas de présence de PFOS ou de PFOA, les PFAS les plus toxiques, les mesures peuvent aller jusqu’à restreindre la consommation de certains aliments pour les populations sensibles. C’est une approche rigoureuse, mais proportionnée aux risques.
HACCP : des plans repensés en profondeur 📋
Les entreprises doivent aujourd’hui aller bien au-delà des schémas classiques. Les plans HACCP 2025 imposent :
- L’identification fine des dangers chimiques émergents
- Leur intégration dans chaque étape : réception des matières, eau utilisée, stockage, transformation
- Une veille scientifique et réglementaire active
- Une mise à jour documentaire permanente, preuves à l’appui
Autrement dit, les responsables qualité n’ont plus seulement un rôle de gardiens de conformité : ils deviennent aussi des acteurs de veille et d’anticipation.
Gestion environnementale et traçabilité des sources
Autre nouveauté : la réglementation prend en compte la contamination environnementale. Dépôts sauvages, mousses anti-incendie ou rejets industriels doivent être identifiés et traités sans délai. Pour l’acide trifluoroacétique (TFA), un PFAS à chaîne courte, la France applique dès à présent une valeur indicative de 60 µg/L, avec un objectif de réduction à moins de 10 µg/L.
Exigences concrètes pour les professionnels ⚠️
En résumé, les responsables qualité doivent revoir leur cartographie des dangers, adapter leurs autocontrôles, renforcer les audits fournisseurs et communiquer en toute transparence avec clients et autorités.
Cela peut paraître lourd, mais beaucoup de professionnels témoignent déjà d’une évolution positive : moins de zones grises, plus de clarté dans les pratiques et une meilleure préparation en cas de contrôle.
La réglementation de 2025 n’est pas un simple ajout administratif. Elle redéfinit la manière dont nous appréhendons la sécurité sanitaire. Elle nous rappelle que face aux contaminants émergents, la vigilance ne peut être qu’un effort partagé : scientifiques, pouvoirs publics, entreprises, mais aussi consommateurs.
Et vous, comment vous préparez-vous à intégrer ces nouvelles exigences dans votre plan HACCP ?
Qu’est-ce que la réglementation française de 2025 sur les PFAS et les AP ?
Depuis le 27 février 2025, une nouvelle loi encadre la détection, la maîtrise et la réduction de l’exposition aux contaminants émergents comme les PFAS et les alcaloïdes pyrrolizidiniques (AP). Elle s’appuie sur la directive européenne 2020/2184 et le plan interministériel PFAS de 2024.
Quels sont les objectifs de cette réglementation ?
L’objectif est clair : protéger la santé publique en renforçant la surveillance de l’eau et des denrées alimentaires, et en restaurant la confiance des consommateurs grâce à des normes strictes et une approche proactive.
Quelles limites sont fixées pour les PFAS dans l’eau potable ?
Dès janvier 2026, la somme de 20 PFAS ne devra pas dépasser 0,1 µg/L dans l’eau destinée à la consommation humaine. Pour le TFA (un PFAS à chaîne courte), une valeur indicative de 60 µg/L est déjà appliquée, avec un objectif de réduction à moins de 10 µg/L.
Comment les PFAS sont-ils encadrés dans les produits de consommation ?
Surnommés « polluants éternels » en raison de leur persistance, les PFAS sont progressivement interdits : dès 2026 dans les cosmétiques, textiles et farts, puis en 2030 dans un périmètre plus large de produits.
Que sont les alcaloïdes pyrrolizidiniques (AP) et pourquoi sont-ils surveillés ?
Les AP sont des toxines naturelles présentes dans certaines plantes. Elles peuvent contaminer le miel, les tisanes ou les céréales. Depuis 2022, des seuils très bas (1 µg/kg) sont imposés dans plusieurs denrées, obligeant les entreprises à adapter leurs contrôles HACCP.
Que se passe-t-il en cas de dépassement des seuils réglementaires ?
Les agences régionales de santé (ARS) doivent informer immédiatement les populations concernées et renforcer les contrôles. Pour les PFAS les plus toxiques (PFOS, PFOA), des restrictions de consommation peuvent être appliquées aux populations sensibles.
Quels changements apportent ces règles aux plans HACCP ?
Les plans HACCP de 2025 intègrent désormais :
-
L’identification des dangers chimiques émergents
-
Leur prise en compte à chaque étape (matières premières, eau, stockage, transformation)
-
Une veille scientifique et réglementaire active
-
Une mise à jour documentaire constante avec preuves à l’appui
Quelles sont les implications concrètes pour les professionnels ?
Les responsables qualité doivent renforcer leurs autocontrôles, mettre à jour la cartographie des risques, auditer leurs fournisseurs et communiquer avec transparence. Ce renforcement des pratiques apporte plus de clarté et prépare mieux les entreprises en cas de contrôle officiel.